Edmond Fortier souhaitait montrer l’Afrique de l’Ouest de façon documentaire. Mais pour que ses photographies soient considérées comme des documents historiques il importe de comprendre le contexte dans lequel elles ont été prises. En ce sens, savoir que d’autres clichés font partie de l’ensemble où se trouve certaine image nous aide également à entrer dans la logique qui a guidé le photographe dans l’organisation de son matériel.
L’amplitude et la complexité de l’œuvre de Fortier la rendent difficile à déchiffrer. A l’heure actuelle on ne connaît pas le total des clichés faits par le photographe qui, comme nous l’avons avancé, approcherait des 4.500 images. Elles ont été publiées au format carte postale dans diverses séries et sous-séries avec des caractéristiques distinctes, ce qui permet certains arrangements.
Nous avons organisé les séries qu’il a éditées avec des critères chronologiques et nous avons dressé des tableaux pour identifier les premières éditions des images qui apparaissent dans ces différentes séries.
Cette “mémoire visuelle”, reproduite sur de fragiles supports de papier imprimés – il faut savoir que jusqu’à aujourd’hui pas un seul négatif de Fortier n’a été retrouvé – était dispersée dans le monde, c’est-à-dire qu’elle n’existait plus en tant qu’œuvre complète d’un photographe. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de recréer, petit à petit, moyennant des acquisitions sur Internet, l’ensemble de ses publications de cartes postales. Maintenant, la collection est réunie pour la première fois dans l’Acervo África. Notre objectif est de faire connaître l’immense héritage d’Edmond Fortier de manière organisée, par la publication de livres, par des sites Internet et des expositions.
