EDMOND FORTIER > Le Cayor
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  • IMAGES COMMENTÉES 1900-1904

    Le Cayor

    La région géographique qui correspondait au royaume du Cayor a été annexée par les Français en 1886. Au début du XXe siècle le territoire qui s’étendait de Dakar à Saint-Louis était toujours identifié sous le nom de Cayor. C’est ainsi que Fortier nomme les localités desservies par le chemin de fer inauguré en 1885, reliant Saint-Louis à Dakar. Ces arrêts du train étaient connus sous le nom d’escales, terme qui renvoyait aux anciens lieux de commerce de la gomme arabique sur les rives du fleuve Sénégal. Les traitants y affluaient,  des commerçants locaux qui cueillaient les arachides produites dans l’intérieur de la région. 

    Les magasins des maisons de commerce européennes étaient à la fois des hangars et des dépôts. Les revenus obtenus par les traitants ou agriculteurs avec la vente des arachides étaient généralement dépensés sur place, car on y proposait des produits appréciés de consommation locale comme les tissus.  

    L’écoulement de la production d’arachides a été l’une des raisons justifiant la construction du chemin de fer qui coupait longitudinalement le Cayor36.

    Louga est l’une des villes qui s’est développée avec l’arrivée du chemin de fer, stimulant le commerce local.

    Le puits de Ndande, aujourd’hui à sec, fonctionnait vers 1902 quand Fortier l’a visité. Les informations précises sur ses 45 mètres de profondeur et 20 de largeur font partie de la légende de la carte postale. Il y est mentionné également le fait que le puits n’était pas cimenté, malgré sa taille.

    Le chemin de fer passait par la forêt de Pire, formée de palmiers du type connu en Afrique sous le nom de “Rhônier”. Les feuilles de ces arbres, en forme d’éventail, étaient utilisées pour couvrir les maisons et pour la vannerie.

    Tivaouane, représentée sur les trois cartes postales ci-dessus, avait été la capitale du royaume du Cayor avant sa conquête par les Français et était donc un emplacement important sur la ligne de chemin de fer. Sur la première image un homme montre de grandes calebasses à des femmes à côté d’une caravane de chameaux. Sur la suivante nous voyons le marché animé de la ville, sous un vieux baobab et d’autres baobabs plus jeunes.  Sur la gauche, une voie de type Decauville est installée sur le sable. Dans le coin gauche de la dernière carte postale, un homme coiffé d’un casque blanc semble être au travail devant une machine à coudre. 

    NOTES

    36 Selon KLEIN, op. cit., p. 120 note g: “The railroad achieved what the traders wanted. The Cayor-Baol region, which was already the most important peanut-producing area, saw its exports jump from 12 million kilos in 1885 to 98 million kilos in 1900. This was about two-thirds of the total export from Senegal.”